28.2.09

Colonialisme et « Collège invisible » dans l’émergence de l’archéologie canarienne au XIXe siècle

José Farrujia de la Rosa : Le colonialisme et le « Collège invisible » dans l’émergence de l’archéologie canarienne au XIXe siècle

La vie académique n’est pas uniquement constituée du mouvement des idées ; elle s’incarne également dans des pratiques quotidiennes telles que la tenue d’une correspondance, les rencontres, les réunions scientifiques, les conférences, la participation aux institutions… Les historiens des sciences des années 1960 ont forgé le terme de « Collège invisible » pour définir le pouvoir informel des groupes érigés en académies. Dans cette conception, ces communautés d’intérêt procèdent des relations entre individus regroupés au sein d’une aire particulière mais entretenant de fréquents contacts avec tous les membres du groupe.

S’appuyant sur ces idées, notre communication analysera l’émergence de l’archéologie canarienne au cours du XIXe siècle, en prenant en considération ses caractéristiques méthodologiques et théoriques, profondément influencées par les schémas de pensée français. Elle insistera également sur l’impact du colonialisme sur le développement de l’archéologie canarienne, plus particulièrement au lendemain de la conférence de Berlin (1884).
Ce contexte permet de comprendre le développement, aux îles Canaries, d’une archéologie impérialiste, entachée de racisme sous l’influence de deux puissances européennes dominantes (la France et l’Allemagne), ce qui eut un impact décisif sur les chercheurs canariens de cette époque, chercheurs qui participent largement, dans le contexte français, du « Collège invisible » évoqué plus haut.