25.2.09

1859 : les sociétés savantes et la question de l’antiquité de l’homme

Nathalie Richard
1859 : les sociétés savantes et la question de l’antiquité de l’homme

Au XIXe siècle, les sociétés savantes jouent un rôle essentiel dans le développement de certaines disciplines savantes, tout particulièrement celles qui impliquent des pratiques de terrain ou des observations nombreuses hors des laboratoires. Il en va ainsi de la préhistoire.
Avant 1859, des sociétés savantes locales abritent et diffusent les premières découvertes françaises. Fondée en 1797, Société d’émulation d’Abbeville offre par exemple un espace institutionnel et social où Jacques Boucher de Perthes, peut espérer satisfaire ses ambitions intellectuelles et philanthropiques.
En 1859 toutefois, la prééminence revient à des sociétés savantes nationales. Outre l’Académie des sciences, la Société géologique de France, fondée en 1830 sur le modèle de la London geological society (1807), engage rapidement des discussions sur les découvertes de vestiges préhistoriques réalisées à Abbeville, dans la Somme, et à Brixham (Devon), dans le sud de l’Angleterre. Nouvellement créée par Paul Broca, la Société d’anthropologie de Paris fait immédiatement de la préhistoire l’un de ses sujets de prédilection.
Au sein de ces associations, les premiers débats prennent des directions différentes, conformes aux spécialités savantes qu'elles représentent. Ces premières discussions, dans lesquelles s'élaborent les premières procédures d'expertise des sites et des vestiges, sont analysées en détail dans cette communication.