25.2.09

L’Homme à la visite de son temps, de ses espaces et de sa vie

L’Homme à la visite de son temps, de ses espaces et de sa vie. Introduire le temps de la Préhistoire dans un nouveau Musée de l’Homme
François Sémah, Serge Bahuchet, Jean-Pierre Mohen, Évelyne Heyer, Dominique Grimaud-Hervé, Zette Cazalas


Le colloque « 1859 : Archéologues et géologues dans l’épaisseur du temps » analysera le rôle de la publication de « l’Origine des Espèces » par Darwin sur le développement du champ scientifique de la Préhistoire. Reconnaissant à l’Homme le statut d’être vivant parmi les autres, la Préhistoire s’est bâtie autant autour d’une chronologie que de l’appréciation des changements perpétuels de nos environnements, grâce à une réelle synergie interdisciplinaire entre la biologie, la géologie et l’étude des comportements des Hommes du passé.
Un tel parcours intellectuel reflété par l’histoire des sciences préhistoriques est comparable en plusieurs points à celui que le visiteur du nouveau Musée de l’Homme devra suivre en un temps limité. Aborder les primates, les hominidés, les Hommes nécessite notamment une perception claire d’échelles temporelles très diverses. Dans ce but, il convient d’accompagner le visiteur dans une démarche scientifique d’orientation de son regard au-delà de ses propres préjugés ou d’apparences qui mêlent, de façon déconstruite, les chronologies, l’évolution, l’adaptation biologique et technologique, le comportement social : les grands singes actuels ne sont pas des « fossiles vivants » ; on ne peut pas dire que les chasseurs-cueilleurs qui utilisent une industrie lithique « vivent encore à l’âge de pierre ».
Cette orientation du parcours muséographique implique certains choix importants, ainsi que de multiples références, rappels et approfondissements dont l’identification et la pertinence méritent d’être enrichies par les débats engendrés par le Colloque.